Un petit tour en Bolivie
Tout a commencé à Santa Cruz, où j'ai rejoint les filles fin septembre. Première fois en Amérique du Sud pour moi, Santa Cruz étant à très basse altitude et près de la jungle, ça faisait fortement penser à l'Afrique. On a pris le temps de s'arrêter dans une auberge dont l'animal de compagnie était un toucan, avant d'abandonner aussitôt le plan initial où 16h de bus étaient prévues pour les troquer pour 40 mn de vol direction Sucre.
A partir de la ville, départ pour les villages Jalq'a. Ca commence par une randonnée à 2 500 mètres d'altitude, où avant d'être habituée, monter trois marches est tout d'un coup source d'essoufflement. Heureusement, la rando est en descente, et les paysages magnifiques. J'ai laissé deux semelles de chaussures de rando en cours de route, mais on peut pas tout avoir !
On arrive ensuite dans le village, où notre guide est bien utile puisque l'artisane qu'on rencontre ne parle que deux mots d'espagnol et s'exprime en quechua. Le rapport que Decathlon a vu entre cette langue et leurs tentes reste un mystère. L'artisane nous montre son travail, impressionnant, et insiste pour donner à Yo un ruban à mettre sur son chapeau, avant de nous montrer son métier à tisser, et nous faire une démonstration de son art.
Nous avons passé trois nuits à Sucre, pour pouvoir également profiter de la ville, de ses points de vue et faire quelques achats. On a également tenté de me trouver un chapeau, mais impossible, le tour de tête nécessaire pour toute ma matière grise excède largement celui du péquin bolivien moyen. Au moins la chapelière a une anecdote à raconter, elle n'en revenait pas : "no puede seeer, no puede seeerrrrr". Eh si madame, vis ma vie de grosse tête, je peux jamais enfiler un chapeau !
On a ensuite pris le bus de nuit direction Tupiza, qui durait une dizaine d'heures. Pas de bol, le petit Français devant nous a choisi l'heure n°2 pour vomir tout son dîner dans l'allée. Mélo était RAVIE. On est arrivées à Tupiza très tôt, où nous avons cherché une agence la première journée, avant de partir le lendemain très tôt à bord d'un 4x4 avec chauffeur, cuisinière et nous trois pour quatre jours et trois nuits dans le sud de la Bolivie. On a eu un peu peur quand après même pas deux heures on s'est arrêtés sur le bord de la route avec manifestement un problème sérieux à la roue...mais pour patienter, les paysages suffisaient !
S'en suivent trois jours de paysages dingues, de lagunes, de flamands roses, de lamas et de vigognes, de 2h route dans le désert sans voir ni une voiture, ni une habitation, ni un être humain...et tomber sur un gus planté au milieu du rien sans savoir comment il est arrivé là ou ce qu'il fiche avant de ne plus revoir personnes pour trois autres heures. Vous serez aussi très contents de savoir que les lamas font tous caca au même endroit, et qu'ils parsèment donc le désert de ronds de crottes de 1 à 2 mètres de diamètre. C'était l'instant culture, de rien, je sais que vous êtiez en manque de fun facts à sortir au prochain dîner.
Hernan notre chauffeur était très gentil, mais quelque peu ébahi par les besoins fréquents d'arrêts toilette, et par toilette je veux dire buisson ou gros caillou dans le meilleur des cas, et aussi croise les doigts pour qu'une autre jeep ne passe pas à ce moment là. L'hébergement était aussi une sacrée expérience. Aussi isolés, pas d'électricité, seulement des groupes électrogènes qui s'arrêtent à 21h. L'absence de lumière garantit un ciel incroyable, mais à une telle hauteur il fait très froid la nuit, et donc pas de chauffage ni d'eau chaude. Je passe sur les conditions des toilettes.
La dernière nuit nous avons dormi dans un hôtel de sel, où nous avons pu prendre notre première douche (et chaude en plus) en quatre jours, elle était plus que bienvenue ! Le lendemain, dernier jour et départ à 3h du matin pour se rendre sur une île au milieu du Salar de Uyuni pleine de cactus, l'escalader, et voir se lever le soleil sur le Salar depuis le sommet.
Après la séance photo obligatoire, fin du trip vers Uyuni où à part un cimetière de locomotives, il n'y a que dalle. C'est un trou, on s'y ennuie, n'y allez pas. On a attendu 8 heures dans un café que ce soit l'heure d'aller prendre notre bus pour la Paz, c'était pas les plus palpitantes du voyage.
On a donc pris le bus pour La Paz de nuit, et de là directement un autre bus tôt le matin pour Copacabana, au bord du lac Titicaca. Et ça vaut bien plus le détour qu'Uyuni ! Le voyage a été un peu mouvementé : entre un blocus pour une probable manifestation qui a forcé notre bus à faire marche arrière sur une très petite route de montagne, et le bac qui nous a fait traverser un bras du lac qui était plus qu'artisanal, c'était un peu l'aventure. Mais ça valait la peine, le lac est magnifique, et tellement grand qu'on croirait la mer, vagues et mouettes comprises... On en a profité pour manger un peu de poisson, et prendre le bateau jusqu'à l'île du soleil, où serait né le dieu Viracocha selon les Incas. Si c'est le cas, il avait du goût ! Nous on a surtout profité de l'eau turquoise, de la vue sur les falaises et des temples, et un peu moins de la montée à pied en plein soleil, pendant laquelle l'altitude s'est bien faite sentir...
La "redescente" vers La Paz s'est plutôt bien passée, si on oublie le fait que les coffres de notre bus étaient remplis de caisses de poisson à l'huile, bien entendu restées ouvertes, qui ont un peu souffert dans les virages... Nos sacs ont dégagé un doux fumet pendant quelques jours, c'était un bonheur. Mais La Paz s'est avérée très sympa malgré l'altitude, et on a pu en profiter pour faire quelques emplettes, entre indispensables bonnets, chaussettes en lama ou ponchos... Et un détour par le marché aux sorcières pour appercevoir les foetus de lama séchés, destinés à être enterrés sous les fondations des nouvelles maisons pour porter bonheur. On n'a pas traîné.
On est aussi montées dans un minibus - mouchoir de poche (pour le plus grand bonheur de Yo et moi) à destination du temple de Tiwanaku (qui a inspiré le Temple du Soleil à Hergé, pour les amateurs de Tintin). Le site est grandiose, mais sans explications il est difficile de saisir toute son importance, il faudra donc tenter de revenir avec un guide !
Après toutes ces aventures j'ai fini par reprendre l'avion de La Paz à Santa Cruz puis l'Europe, en laissant Mélo et Yo continuer leurs aventures...